Guillaume Lambert – L’instant dissonant

Né en 1992, son théâtre est un théâtre de situations où la scène donne vie à toutes les relations qui unissent une personne et un groupe à son milieu : explorer les situations de théâtre et les situations de vie qui nous font agir. De 2010 à 2015, il étudie les sciences sociales et politiques. En 2014, il écrit et met en scène sa première pièce, Citoyens du vent, un spectacle explorant la condition étudiante, joué à la Maison des Métallos (Ici&Demain 2015). De mai 2014 à août 2015, il assiste Joël Pommerat à la dramaturgie de Ça ira (1) Fin de Louis. En 2016, il s’approprie la matière idéologique et historique de l’après-68 français pour écrire et mettre en scène L’âme rongée par de foutues idées (Manufacture des Abbesses, mai 2016 ; Texte en Cours 2016). Ce seul-en-scène d’une femme à l’engagement radical a été recréé en 2017 sous le titre Où va ma rage (Théâtre de l’Opprimé, La Baignoire et Texte en Cours, mai 2017).

En 2016, il fonde la compagnie l’instant dissonant pour mettre l’écriture et le spectateur en situation. L’écriture est décloisonnée, elle se construit au plateau, située au croisement du travail de l’auteur-metteur en scène, des comédiens-nes, des créateurs de la scène, et des documents du réel qui infuse la recherche. Depuis 2016, il se forme à la recherche au plateau en assistant à la mise en scène et à la dramaturgie des ateliers de la compagnie Louis Brouillard/Joël Pommerat (ENSATT, janvier et décembre 2016 ; La Manufacture, octobre 2016 ; Opéra Comique, 2017). En 2017, il lance la recherche de Petits effondrements du monde libre (La Loge, création le 10 janvier 2018), un repas-spectacle coproduit par la Maison du Comédien-Maria Casarès et La Loge. Pour ses résidences, le projet reçoit l’accompagnement de Matthieu Roy et le soutien du Théâtre de Gennevilliers – Centre Dramatique National(partenariat La Loge), du Théâtre de Thouars – Scène Conventionnée et des Studios de Virecourt.

Il construit son théâtre avec les spectateurs qu’il met en situation. Ce théâtre nait du dispositif scénographique qui inclut le spectateur aux situations fictionnelles. Après un seul-en-scène qui fait des spectateurs les personnages d’un soulèvement, le repas-spectacle met spectateur et acteur à égalité autour d’une même table. Il prolonge cette inclusion du public avec des formes participatives comme la résidence ouverte, temps de recherche qui part d’une collecte de récits de vie pour improviser puis écrire. Ses interventions en milieu carcéral approfondissent cette pratique. En 2015, il assiste à la mise en scène du Désordre d’un futur passé, spectacle mis en scène par Jean Ruimi, Joël Pommerat et Caroline Guiela Nguyen au sein de la maison centrale d’Arles. En 2017, l’expérience à Arles se poursuit avec la mise en scène de Marius, d’après Marcel Pagnol, écrit et mis en scène par Caroline Guiela Nguyen et Joël Pommerat qu’il assiste à nouveau.