La compagnie Cassidy réunie autour du projet » À vos marques », se compose de:
Ecriture Marine Bellier-Dézert et Anthony Carlesso
- Mise en scène Marine Bellier-Dézert
- Collaboration à la mise en scène Anthony Carlesso
- Collaboration artistique Juliette Duret
- Création lumière Patrice Riera
- Arrangements musicaux Léonard Bourgeois-Tacquet
- Avec Léonard Bourgeois-Tacquet, Juliette Duret, Zachary Lebourg, Ludovic Revel, Patrice Riera, Pauline Vaubaillon
« Mon idée de départ est de parler sur scène d’expériences vécues. Presque toutes ont pour moi
un point commun, le travail y est rendu « ludique » pour remplir pleinement ses fonctions
productivistes. Ainsi une manager n’hésite pas à parler en réunion de « règles du jeu » pour
expliquer le protocole d’étiquetage, par équipe, des vêtements d’une grande enseigne pendant
la période des soldes. D’autres placent des vendeurs dans des situations de challenges
permanents, avec un retour financier faible, voire nul (une prime de quelques centimes par
vente), avec pour seul but de faire gagner toujours plus à l’entreprise.
Et pourtant, alors que les conditions de travail peuvent être difficiles, et que le retour sur
investissement est dérisoire pour les salariés, j’ai constaté que bien souvent nous nous
laissons « prendre au jeu » et nous nous mettons à remplir des objectifs toujours plus
aberrants. Dépasser le résultat de l’année n-1 à la même période, alors que nous sommes en
période de crise et que « le marché de la chaussure » est en chute libre, devient ainsi un enjeu
pour toute une équipe.
A quel moment ce seuil est atteint, le moment où l’on bascule dans une sorte de frénésie du
résultat, de devoir atteindre l’objectif coûte que coûte ?
La dimension ludique de l’activité en vient à évincer les questionnements, les valeurs morales
des employés, qui se retrouvent accaparés par l’action, les « défis » à relever. C’est un moyen
d’amener les salariés à « relâcher la pression étique » (se défouler temporairement pour
« oublier » les contradictions auxquelles on doit faire face). (…) »