L’Autre Lieu : « La Lettre d’une inconnue » de Stephan ZweigLe Diptyque Collectif
À L'AUTRE LIEU - ENSEIGNE ARTISTIQUE AU CENTRE COMMERCIAL LA VACHE NOIRE (NIVEAU 1)

 

« La Lettre d’une inconnue », nouvelle de Stephan Zweig, publiée pour la première fois en France en 1927, est la confession/déclaration d’une jeune femme qui a sacrifiée sa vie par amour pour un homme qui ne l’a jamais reconnue.

C’est le récit de sa passion amoureuse monomaniaque, insensée, qui commence quand elle a à peine treize ans, le jour où elle aperçoit un homme, son voisin d’immeuble, un charmant et nonchalant romancier. C’est le début d’un amour absolu n’exigeant aucun retour, celui d’une femme dévouée et discrète qui ne vit que dans l’attente muette d’être un jour remarqué. L’écrivain remarquera la jeune fille. Plusieurs fois. Mais il ne lui offrira que quelques nuits d’amour vite oubliées, la laissant retomber à chaque fois dans l’anonymat pour la redécouvrir comme si c’était la première fois.

Cette nouvelle, au delà de la force d’un récit de toute une vie de sacrifice et d’attente, d’obsession et de dévotion, nous questionne sur la passion. Sur la puissance de ce sentiment, ce mouvement de l’être, entier, non rationnel, vers ce qu’il aime. Quand l’amour devient extrême, surréaliste, douloureux et sacrificiel. Parce qu’elle va bientôt mourir, elle raconte enfin tout. Tout ce qu’elle a pu faire par amour, mais aussi et surtout tout ce qu’elle n’a pas réussi à accomplir, par amour.

Elle nous questionne également sur la place de la prise de parole laissée aux femmes, et nous invite à réexaminer les tabous, les jugements, les idées préconçues. Une femme peut-elle vivre sa sexualité, réaliser ses désirs en dehors des cadres légaux, du mariage, des conventions, de la morale ?

Sur différentes semaines, les artistes du collectif mèneront un travail de recherche autour de ce texte dans l’autre Lieu, à la Vache Noire. Selon leur processus de création, les artistes travaillerons à la table, se questionnant sur le format épistolaire, la passion, le désir, le fantasme, la déclaration, l’absence, la prise de parole… Ils créeront plusieurs petites formes préparatoires au projet final, mêlant texte, enregistrements sonores, vidéo, projection, jeu au plateau et lumière.

Ils inviteront le passant/spectateur à s’arrêter, à découvrir le travail du collectif, à lire quelques phrases de ce texte, à se questionner. Une invitation à repenser cet aveu, ces sentiments cachés, ces choses jamais dites, ces obsessions de jeunesses ou le sacrifice de toute une vie, et la force des mots… Les artistes du Collectif souhaitent aussi questionner notre rapport à l’attente, qui change rapidement dans une société qui évolue notamment par le biais des nouvelles technologies et de nouveaux outils de communication. RDV à 15h30 vendredi 12 avril pour échanger autour de la semaine de création (projection vidéo, lecture…)

Le Diptyque est un collectif pluridisciplinaire qui se situe au croisement des arts vivants et des arts visuels. Il est né de la rencontre d’artistes comédiens, metteurs en scènes, musiciens, plasticiens, photographes et créateurs son et lumière, pour mêler leurs énergies et leurs univers. Un attrait commun pour les écritures contemporaines, les arts plastiques, la musique, les arts numériques, et un réel intérêt pour la transversalité des arts a été le point de départ de cette envie de travailler, inventer et créer ensemble. L’utilisation de la vidéo, le travail du son, l’esthétique de la lumière et l’exploration de la littérature sous toutes ses formes se retrouvent au plateau pour porter une parole. Au delà de l’envie de travailler avec des artistes venant de différents horizons, se retrouve celle de s’intéresser à une matière textuelle qui va au-delà du texte théâtral. En portant au plateau ce qui n’est pas théâtre, de la nouvelle à la poésie en passant par le témoignage et la recherche documentaire, le Diptyque Collectif désire utiliser le plateau comme l’aboutissement d’une recherche. Sensibles aux questions sociétales contemporaines et au monde qui les entoure, les membres du Diptyque désirent aussi travailler à améliorer et changer la vie de la cité par la pratique artistique. Ils ont pour réflexion et démarche de partager leurs connaissances et techniques des pratiques artistiques, de créer du lien social et de s’engager au sein de leur territoire.

Depuis 2017, le Diptyque Collectif est en partenariat avec Anis Gras – le lieu de l’autre (Arcueil), où il créé et présenté une forme lecture/installation vidéo d’après La Vie est courbe de Jacques Rebotier.

Depuis 2016, Caroline Cristofoli et Tessa Bazin, membres du collectif, travaillent avec la Compagnie Institout sur le projet de territoire Les Chroniques du Chaperon Vert à Arcueil.

Depuis 2018, les membres du collectif organisent des ateliers de créations artistiques au sein de l’EHPAD La maison du Grand Cèdre avec ses résidents.

Ils seront en résidence jusqu’en mars 2020 à Anis Gras pour créer un spectacle autour de la question du vieillissement.