Le temps de l’Autre – Continent bleu pour Gueules NoiresGérald Dierick (Die Hertz Zone), Mounia Raoui (Cie Toutes nos histoires) & Laurent Melon

Il est le fils de René
Elle s’appelle le désir de conter
Il est le grand-père de Marlon

Il chante
Elle raconte des histoires
Il peint
Ils sont dans le même bain

Ils sont les Merveilleux Morveux
Les Somptueux Gueux
Ils sont les Gueules Noires
Au charbon

Et puisqu’il n’y a rien de plus réellement artistique que d’aimer les gens (Van Gogh)

Ils sont à la tâche
Avec l’Amour
Celui qu’il faut faire
Pour qu’il existe
Ne serait-ce que
Le temps de l’Autre !

Les artistes Gérald Dierick (Die Hertz Zone), Mounia Raoui (Cie Toutes nos histoires) et Laurent Melon ont un point commun : le travail. Notre rapport à la tâche. Tâcher de faire ensemble, avec nos mains, nos mains de travailleurs. Nos mains d’ouvriers, nos mains d’œuvre-iers, nos mains du cerveau… L’envie de faire ensemble parce qu’on s’aime bien, tout simplement. Ce travail, qui commence en été 2022, s’allongera jusqu’à l’été prochain (au moins).

 

« Nos Gueules Noires… Ce sont Nos Gueules que nous ouvrons, nos Gueules de travailleurs. Et tous les trois nous l’ouvrons grand parce que, ce que nous disons est important.
Mounia Raoui l’ouvre grand mais raconte tout en délicatesse une histoire, son histoire mais qui colle à la peau de chacun et elle le fait avec une poésie ciselée au naturel délivrée par sa voix envoutante. Une stature, une corporalité qui se passe de mot.
Laurent Melon nous dépeint à travers ses Scoopitones un monde où toutes convulsions et révolutions font tout voler en éclat sans compromis.
Un geste « guernikien » post-punk qui étincelle et allume un feux dans la rue.
Dierick et ses Gueules Noires défrichent à coups de machettes les acquits capitalistes d’outre temps, d’outre-mer et d’outre-tombe(s). Ils creusent à coups de pioches les galeries d’un charbon qui ne réchauffe pas encore mais qui s’enflamme à nouveau.
Le point de rencontre entre les trois artistes est le travail, notre rapport à la tâche. Tâcher de faire ensemble, avec nos mains, nos mains de travailleurs.
Nos mains d’ouvriers, nos mains d’œuvre-iers , nos mains du cerveau…
L’envie de faire ensemble parce qu’on s’aime bien, tout simplement.
Comme des enfants qui se retrouvent dans une même classe ; des enfants qui ont envie de jouer ensemble dans la cour de récré, une envie de môme.
Comme si on fabriquait une fusée, une fusée faite de bric et de broc qu’on a envie de voir s’envoler loin, là haut, très haut …Chiche ? Même pas cap !
Parce que c’est possible. Notre monde d’enfant est plus sérieux, plus crédible que ce nouveau monde de merde qu’ils inventent, qu’ils nous imposent à tout prix, à n’importe quel prix.
Il nous imposent la peur.
La peur de la poste et des ordures bleu-blanc-rouge agressives qu’elles glisse lâchement dans notre boîte aux lettres.
La peur quand ça frappe à la porte… toujours peur que ce soit les flics.
La peur quand on reçoit à grands frais les gens de « La Culture », la peur qu’ils nous disent encore non, la peur qu’ils nous virent.
Mais au delà de tout ceci, c’est de partage dont il est question.
Le partage avec l’autre. Il est grand temps de donner du temps à l’autre.
Évoquer aussi avec le public le temps qui a été volé aux travailleurs, aux esclaves, le temps d’une vie, le temps de tant de vies , le temps qui ne leur a pas été rendu.
Aujourd’hui, nous avons envie de leur rendre une partie de ce temps, en tout cas nous embrassons cette responsabilité collective,… Nous en avons les couilles,..
C’est LE TEMPS DE L’AUTRE
« Les punks son trois, mon frère en a vu un ! » »

Retranscription des notes de la réunion Mounia, Lauren & Gerald du jeudi 30 juin 2022 – L’autre Lieu – Arcueil autour de quelques bières DTG.
Dijon le 4 juillet 2022.
GD/DHZ