Les gueules noires sont les mineurs exploités dans les mines de charbon du Borinage et des villes frontalières du nord de la France. Les gueules noires sont les esclaves congolais·es manipulé·es, exploité·es, torturé·es et anéanti·es pour les intérêts du capitalisme, par le biais du colonialisme belge et français.
À l’heure où le monde se déshumanise par le digital, arme du même capitalisme qui décimait massivement des populations entières, Gueules Noires propose d’avancer dans ce mea culpa colonial entreprit trop timidement, trop discrètement. Gueules Noires donne à entendre les voix qui remontent du fond de la fosse et la honte du colonialisme, de l’industriel, la honte de l’État donneur d’ordre, c’est un cri radical dans le patrimoine de ces nations, un acte, un geste culturel et social humble, opposé à la gravité du désastre.
Les rythmiques monolithiques inspirées de l’early Detroit Electro se lient aux percussions traditionnelles africaines, accompagnées de Dierick et ses guitares. Le jeu, fort et sans détours, pénètre les sens brutalement, comme l’outil extrait le charbon ou le caoutchouc.
Chant, guitare : Dierick
Graphisme & scénographie : Laurent Melon
Batterie : Yann Le Dubé
Basse : Jocelyn Dreau
Lumière : Magali Herche