Après une formation en architecture intérieure (ENSAAMA) et en scénographie (ENSATT), Kim lan Nguyên Thi développe un travail de réflexion à la croisée du politique et de l’artistique.
« Mes axes de réflexion sont ceux d’une femme appartenant à diverses minorités pour lesquelles les questions de visibilité et d’existence sont trop souvent subordonnés à la manière dont sont conçues leurs représentations.
L’image, qu’elle soit photographiée, dessinée ou filmée, devient rapidement un axe incontournable de ma recherche. »
En 2015, elle co-fonde FemmesPHOTOgraphes avec Isabelle Gressier, Maud Veith et Noémi Aubry. Une association dont l’objectif est de pallier au manque de visibilité des travaux photographiques réalisés par des femmes.
La photographe utilise sa production artistique comme un outil de réflexion et de débats dans différents champs de rencontre. Les modalités de présentation de son travail, allant de la performance artistique à l’atelier en milieu scolaire, sont établies comme des protocoles visant à engendrer une réflexion quant à notre capacité à agir collectivement sur les représentations qui circulent dans les sociétés que nous habitons.
Kim lan Nguyên Thi est actuellement en résidence dans le cadre du dispositif « Bourse résidence d’artistes 2020 » initié par la région île de France.
» Ce projet s’inscrit dans l’approfondissement d’une recherche artistique ayant pour sujet principal l’étude des mécanismes de narration des images.
Lorsqu’il s’agit de représentation, il nous est souvent difficile de sortir de nos repères.
L’image représentant une chose doit alors correspondre à l’idée que nous nous faisions au préalable de cette même chose, sous peine de nous faire douter de la véracité de cette dernière si représentation et a priori ne correspondent pas.
J’ai toujours cherché dans mon travail à explorer la part de responsabilité que nous avions dans la fabrique de nos représentations collectives.
L’image comme représentation de la réalité ou bien la représentation d’une réalité par l’image ? En somme, l’histoire de « l’œuf ou la poule ? »
Quid alors de notre capacité à sortir de nos repères? Quelle relecture pouvons-nous faire de représentations déjà connues ? Quelle force d’agir sur les images en circulations portons nous ?
Cette nouvelle recherche sur la philosophie du don se pose comme un point de départ. Une invitation à changer de point de vue et d’origine.
J’ai donc décidé d’étudier la pratique du don comme une manière d’engendrer de nouvelles formes de naissance.
Mes premières recherches se tourneront vers le don de gamètes, comme sujet cristallisant depuis quelques temps bon nombre de questions mettant en jeu la morale, le renouvellement de modèles de construction, la validation de certaine pratique de don par un organe de contrôle, le principe d’égalité et de solidarité, le respect de l’anonymat des donneur.euse.s, etc…
Autant de questions et d’enjeux à explorer collectivement concernant la pratique du don de manière générale.
En élargissant mon champ de recherches à différents domaines dans lesquels le don est la condition nécessaire à l’existence d’une pratique, j’aimerai par le biais de la création artistique inviter différents publics à repenser nos modes d’agir dans la sphère sociale.
J’utilise depuis plusieurs années ma production artistique comme outil de réflexion et de débats dans différents champs de rencontre. Les modalités de présentation de mon travail (performance artistique, atelier en milieu scolaire, publications, formation), sont établies comme des protocoles visant à souligner notre responsabilité de créateur.trice dans le renouvellement des images qui constituent notre Histoire et influencent nos pratiques sociales.
Grâce à ses résidences de création, aux accueils de recherche, et à toute une réflexion sur des dispositifs de transmission singuliers, Anis Gras – Le lieu de l’Autre est un lieu privilégié pour inventer de nouvelles formes de rencontre avec des publics variés. »