3 gestes : discussion, intervention et représentation d’artistes et chercheuses questionnant la politisation du corps en situation de handicap dans l’art.
Cette après-midi sera traduite en langue des signes française. Pour permettre à toutes les personnes présentes de participer à l’événement le plus sereinement possible, le port du masque sera demandé.
Si votre accès au lieu, à la salle requiert une attention particulière, n’hésitez pas à nous contacter.
Il sera possible d’assister à l’événement en vidéoconférence en cliquant sur ce lien : pensez à bien couper micro et caméra !
16h
Free Frida : la figure d’une artiste, entre able gaze et approches antivalidistes
Une conférence d’Elena Chamorro
Elena Chamorro est autrice et membre du CHLEE, le Collectif Lutte et Handicaps pour l’Égalité et l’Émancipation.
17h15
Quasimodo aux miroirs
Une pièce chorégraphique de No Anger
No Anger est autrice, performeuse et chercheuse.
« En 1996, sortait le long-métrage Disney, Le bossu de Notre-Dame. En 1998, était donnée la première de la comédie musicale. Pendant toute mon enfance, j’ai côtoyé le personnage de Quasimodo, rare représentation du corps handicapé disponible et je me suis peu à peu construite avec cette narration. J’ai toujours eu une relation ambivalente à Quasimodo : je m’identifiais malgré moi à lui, je craignais d’être lui, je ne voulais pas être lui. Ce personnage et ce qu’on disait de lui me hantait ; j’ai peu à peu appris à l’habiter et à l’aménager à ma guise. Ma performance fait le lien avec des concepts que je développe dans ma thèse, notamment les corps-repoussoirs. Ce concept repose sur l’idée que certaines représentations de corps, les corps fictifs, structurent un certain regard sur les corps, et reflètent les façons dont on montre les corps dans le monde social, notamment par le biais des productions culturelles. Ces fictions de corps fournissent des modèles ou des contre-modèles auxquels le regard et les corps réels doivent se conformer ou non. Ce sont ces contre-modèles, ces images négatives de corps que j’appelle les corps repoussoirs. Ils permettent une sorte de mise en ordre parmi les corps réels, car ils prescrivent ce que ne doivent pas être les corps et les façons dont ils ne doivent pas se
montrer. Comment Quasimodo m’a-t-il peu à peu appris à me croire un corps repoussoir ? Comment les logiques sociales, par le biais des productions culturelles, ont-elles façonné ma narration intime et construit de la vulnérabilité dans cette narration ? »
19h
Discussion menée par Lucie Camous
Lucie Camous est chercheuse et commissaire d’exposition. Elle cherche à créer des espaces de discussion qui permettent de penser collectivement les façons dont artistes, militant·es, chercheur·euses peuvent concevoir des démarches esthétiques et des grilles de lecture, afin de penser et d’exprimer les luttes antivalidistes.
Production : Anis Gras – le lieu de l’Autre, avec le soutien de
la Région Île-de-France, la Fondation de France, le FDVA