NUIT BLANCHE 2024

La Nuit Blanche est née il y a plus de vingt ans pour mettre à l’honneur la création contemporaine et la faire rayonner depuis la capitale. Depuis quatre ans, la Nuit Blanche est devenue un événement d’envergure métropolitaine ; depuis peu, les projets artistiques sont même plus nombreux par-delà le périphérique qu’intra-muros ! Si chaque lieu a sa liberté de programmation, chaque édition a tout de même une thématique. La Nuit Blanche 2024, sous la direction artistique de Claire Tancons (curatrice, commissaire d’exposition, critique et historienne de l’art, née en Guadeloupe), mettra à l’honneur les territoires d’outre-mer et constituera un temps fort de l’Olympiade Culturelle, à la veille des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris.

Rakontaz aux soleyls
Lisa Derocle Ho-Léong
Théâtre d’ombre
À leur arrivée en métropole, les grands-parents de Lisa Derocle Ho-Léong ont recréé dans leur quotidien ce que l’anthropologue indien Arjun Appadurai définit comme des ethnoscapes : une espèce « d’espace imaginé », ancré dans la réalité, espace diasporique que les personnes immigrées reproduisent sur leur terre d’accueil et qui permet de s’évader là-bas (là d’où l’on vient) en étant ici, à partir d’objet, de rituel, de repas, ou d’un espace… L’ethnoscape des grands-parents de Lisa, c’est leur cuisine d’été. I·els ont inconsciemment voyagé avec chacune des composantes et singularités qui constituent la cuisine créole réunionnaise et l’ont reconstruite trait pour trait au fond de leur jardin. C’est par cet espace isolé et par les contacts familiaux qu’i·els conservaient leur « réuniosité », et que leur descendance a pris contact avec ses origines. Comment sont-i·els restés
réunionnais loin de leur terre ? Dans ce théâtre d’ombres typographiques et de visuels photocomposés à partir d’archives personnelles, historiques et collectives, deux fenêtres s’ouvrent. Sous chacune est peint un numéro : 27 et 72. Ils correspondent au numéro des maisons habitées ici et là-bas. Une histoire, deux hémisphères, deux soleyls.

Océan… mais sûrement
Stéphane Baz
Vidéo-projection sur façade
Stéphane Baz travaille sur les formes du vivant : il plonge son regard dans la matière organique pour y puiser de la poésie, essence du tout, et tenter de lier le micro au macrocosme pour reconnecter l’humain avec sa physiologie et sa sensibilité. Ici, Stéphane Baz nous propose une méditation sur les eaux, comme symbole d’attractions et de rapports de force qui unissent les cultures au-delà des mers et des continents. Axé sur leurs fluides et leurs rythmes, il cherche à exprimer l’imagination de la matière, sujet étudié et cher au philosophe Gaston Bachelard.

Take Care
TOTEM Récidive
Théâtre
Réserver
C’est sa dernière danse, à Simone. Elle virevolte, chavire et tourne, aérienne. Toustes la regardent – comme à l’époque. C’est le bal de l’été de l’EHPAD. Un bal musette où chacun·e est convié·e dans la joie des générations qui se retrouvent. À partir de l’histoire de Simone, qui laisse entrevoir sa famille, ses relations, le corps médical… Take Care fait surgir sur scène toute une poétique du care – à moitié fictive.
Née d’une année d’immersion en équipe dans des établissements liés au soin, cette création s’inspire de la réalité, souvent âpre, de ces lieux. Le care, comme prendre soin, c’est ici une simple attention aux autres : l’ouvrage de celles et ceux qui prennent soin de notre quotidien. C’est la question du souci du monde qui fait spectacle, de la manière dont on habite la terre et nos interdépendances. Mise en scène documentée d’une matière nouvelle, issue de la réalité, modulable, mais aussi imaginaire et poétique.

…et fanfare !

Soutiens : Métropole du Grand Paris, ville d’Arcueil, réseau Actes if